mardi 9 août 2011

Aurélie, étudiante vétérinaire, et Marine, étudiante en biologie, racontent leur séjour d'éco-volontariat à Muringa Farm (juillet 2011)

Aurélie, 22 ans:
Quand je suis arrivée à Muringa farm, le premier mot qui m’est arrivé à la bouche est : Whaou !
Le cadre est magnifique, des arbres et des fleurs partout… Mais aussi bien sûr les animaux : les colobes, magnifiques singes noirs et blancs – et les cercopithèques, trop drôles quand ils se mettent à jouer ensemble comme des fous – les oiseaux aux couleurs magnifiques – les damans et leur cri bien particulier – mais également tous les animaux de la ferme : les 5 chiens, le chat, la chèvre Lolita, les chevaux, les vaches, les oies, les moutons…
Tous les membres du staff sont extraordinaires et participent chacun à leur façon à rendre ton séjour le plus agréable possible :
- Godfrey et Abigail te réjouiront par leurs repas tous aussi bons les uns que les autres (amateurs de gâteaux et pancakes… !)
- Samweal, Korir, Vincent et Benjamin t’encadreront dans toutes tes activités : observation des singes et des oiseaux avec Korir, aide à l’orphelinat et au camp de réfugiés, distribution de nouveaux harnachements aux ânes du village avec Samweal, éthologie avec les chevaux avec Benjamin et Vincent, étude des plantes médicinales, boutures de bougainvilliers…
Astrid te concoctera un planning selon tes affinités. Pour ma part, j’aime à peu près tout donc mon programme fut varié.
- Et bien sûr tous les autres : les femmes de chambre, les veilleurs de nuit…
Etant partie un mois, j’ai eu la chance d’aller en safari à Nakuru et Masai Mara : 14 guépards en 3 jours dont un bébé, une énorme chance ! Des gnous par milliers, des zèbres, girafes, gazelles, éléphants, lions, hippopotames, rhinocéros… Malheureusement pas de léopard, il faudra donc revenir !
S’il y a une chose qui m’a beaucoup touchée pendant ce séjour, c’est la gentillesse des habitants : tous les enfants qui viennent te dire leur « hello, how are you », ravis dès que tu leur réponds.
La visite de l’école du camp de réfugiés m’a beaucoup émue. Les enfants et leur maîtresse sont supers. Nous avons pu assister à leurs cours et ils nous ont chanté des chansons. Nous leur en avons donc chanté une en retour, très émouvant. Nous leur avons apporté nourriture et fournitures scolaires permettant d’améliorer leur quotidien. Merci à Astrid et Eric pour tout ce qu’ils font pour eux.
Le travail avec les 4 chevaux : Typhon et Ouragan, les 2 noirs et Justice et Santos, les 2 bais, m’a également beaucoup plu ! Benjamin et Vincent sont toujours de bonne humeur, travailler avec eux est donc toujours très agréable. Pour ma part, j’ai beaucoup travaillé avec Typhon, surtout au niveau de la désensibilisation. Constater leurs progrès est un réel plaisir !
Les balades à cheval permettent de découvrir de très beaux paysages – les enfants accourent voir les chevaux, émerveillés – très touchant.
Monter à pied aux view point (un peu difficile avec l’altitude au début, mais on s’y fait !) permet d’avoir une vue magnifique sur toute la vallée et d’apprécier à leur juste valeur les magnifiques paysages.
En montant aux view point près de chez Samweal, nous nous sommes arrêtées manger chez lui - un plat traditionnel suivi d’un thé kenyan – ce fut très agréable et cela permet de découvrir un peu plus leur façon de vivre.
Samweal nous a également accompagnées pour la distribution de nouveaux harnachements aux ânes du village, afin d’expliquer à leur propriétaire que s’ils prennent soin de leurs ânes, ils seront en meilleure santé et pourront mieux travailler. Il y a à ce niveau encore beaucoup de travail quand tu vois que tu repasses 2 jours plus tard et que les harnachements sont mis n’importe comment… Cependant cela est en bonne voie grâce à Astrid et Erick et permet d’assurer à ces ânes une vie un peu plus agréable.
J’ai beaucoup apprécié l’observation des singes avec Korir (grooming, forraging, sunning…) :
- les colobes sont vraiment magnifiques mais sont assez peu actifs : quand ils remarquent notre présence, ils nous regardent ! Différencier les mâles des femelles, les adultes des sub-adultes, te paraît au premier abord assez compliqué. Mais avec l’aide de Korir et l’habitude, cela devient beaucoup plus facile !
J’ai eu la chance d’aller à un endroit (Trout Tree près de Nanyuki) où ils s’approchent très près de nous et de pouvoir toucher leurs petites mains, ils sont adorables !
- les cercopithèques sont beaucoup plus actifs et possèdent un cri bien spécifique indiquant qu’ils ont remarqué notre présence.
Nous essayions donc de rester suffisamment loin pour ne pas les déranger afin de pouvoir observer leur comportement.
Korir m’a beaucoup appris au cours de ce séjour, tant sur la faune et la flore que sur la culture.
Pouvoir partager ce que nous savons avec les membres du staff est extrêmement enrichissant.
Ce séjour m’a ainsi apporté beaucoup sur le plan personnel et humain.
Je n’aurai donc qu’un mot à dire, merci à tous !
Aurélie Mervant : a.mervant@vetagro-sup.fr


Marine, 22 ans:
Le manque d’amabilité des Français vous est insupportable ?
Je crois que le meilleur moyen de le fuir est de venir respirer l’air africain et plus particulièrement l’air de Muringa Farm et de ses alentours. Je n’ai jamais vu de personnes aussi gentilles et souriantes qu’ici !
C’est une des principales choses qui m’a frappée durant ce mois kenyan.
Ensuite, je ne sais par où commencer !
Ce voyage fut pour moi une toute première expérience en Afrique alors peut être que mes mots paraitront très forts mais ils sont réellement pesés et justifiés.
Premièrement tu peux difficilement être de mauvaise humeur dans ce camp car tout le monde a toujours le sourire.
Ensuite, en parlant du staff, chacun apporte sa touche personnelle.
Korir, le « silver guide » (bientôt « gold » et je lui souhaite très sincèrement !), notre amazing guide, l’incollable sur la faune et la flore kenyanes. Toujours à ton écoute et prêt à se plier en 4 pour toi. J’aurai énormément appris à ses côtés durant l’observation des colobes et des cercopithèques à diadème et durant les multiples bird-watching aux lever et coucher du soleil.
Vincent, le horse keeper, toujours le sourire aux lèvres. Très calme et très patient avec ses chevaux (mais aussi et surtout avec les éco-volontaires !). On aura fait de superbes balades, découvert les coins sympa de la vallée de Subukia et surtout on aura donné le sourire a plus d’un enfant ! Quand on passait près d’une école, ils accouraient tous au grillage et hurlaient « Farasi ! Farasi ! » (= cheval). Frissons garantis !
Benjamin, le sportif toujours très dynamique et motivant surtout quand il a fallu remonter les marches menant aux Thompson Falls ! (Ouf !)
Samweal, le farm manager, nous aura permis de vivre l‘expérience unique de partager un repas traditionnel gentiment préparé par sa femme et d’atteindre 2 view point donnant sur la vallée de Subukia. Arrivée en haut, moment de liberté. Tu ne penses à rien. Tu sens juste le vent sur ta peau humidifiée par l’effort. Le vide sous tes yeux. Immense.
Je n’oublierai jamais toutes ces personnes qui auront contribué à mon bien être sur le camp.
Godfrey, Abigail (et Charles à Mara Kima Camp) qui nous ont concocté de vrais repas équilibrés (dans « repas équilibrés » je ne prends pas en compte les délicieux pancakes du p’tit déj et les gâteaux du diner, OF COURSE !)
Les « 3 drôles de dames » (Sally, Christine et Esther) douces et souriantes, toujours aux petits soins pour nous et surtout pour notre banda !
Et sans oublier Erick, Jackson et Joseph les cow keepers et helpers toujours la main sur la clé du portail principal, prêts à dégainer au moindre coup de klaxon !

Toutes les expériences vécues ici resteront parmi les plus fortes en émotions.
La visite de l’école du camp de réfugiés où les enfants nous ont demandé une chanson. Vous nous excuserez pour la référence culturelle choisie, prises au dépourvu, il fallait faire vite, nous n’avons pas trouvé mieux qu’ « une souris verte »…
Sans oublier évidemment les safaris à Nakuru et Masai Mara. Sensations indescriptibles. Tu sors la tête par le toit de la voiture, le vent dans les cheveux, tu arrêtes de chercher le léopard quelques instants et là, tu réalises… personne aux alentours, tu es seule au milieu de la nature sauvage, entourée de gnous, gazelles et zèbres… Oui, tu réalises. Ce n’est plus un rêve…
Merci, thank you very much, asante sana à vous tous ! Merci pour cette expérience si humainement enrichissante et si personnellement émouvante.

Pour finir, bravo à Astrid et Erick pour tout ce que vous faîtes pour ces gens. Entre les dons de nourritures et de fournitures aux enfants du camp de réfugiés et de l’orphelinat. Vous faîtes vraiment un fabuleux métier.
Je pars le ventre noué (je déteste les « au revoir ») mais la tête remplie d’images plus merveilleuses les unes que les autres et le corps rempli d’émotions et de sensations fortes.
Sincèrement, merci.
Marine Cuminet : marinecumins@wanadoo.fr